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Punir ou fermer les yeux ? – éducation, discipline

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Difficile question, vous me l’accorderez ! Le sujet de la discipline occupe certainement une place particulière dans l’esprit des éducateurs, parents et professeurs confondus.

Le fameux ado rebelle…

Nous avons tous l’image de « l’ado rebelle », se dressant contre toute forme d’autorité qui viendrait effleurer sa « liberté », réfugié dans sa chambre pour… consulter ses réseaux sociaux.

En classe comme dans la vie privée, j’ai vu les éducateurs confrontés à des bêtises, des négligences, refus d’obéir et autres insolences fréquentes à notre âge. J’ai parfois été témoin de comportements vraiment détestables, je laisse au lecteur curieux le soin d’en découvrir quelques uns dans le chapitre 2 de Chers Professeurs

Bon, inutile d’en rajouter au sujet de l’indiscipline, le tableau est connu. La question n’est pas tant le constat à propos de comportements somme toute banals et même prévisibles, mais plutôt la bonne réaction de l’adulte : réprimande ? Menace ? Sanction ? Ou bien ne rien dire et passer l’éponge ? 

Comment réagir ?

Au cours de mes années de collège et lycée, j’ai observé chez les professeurs deux sortes de réponses infructueuses mais hélas trop fréquentes. Ces deux réponses symétriques dessinent les deux faces d’une même médaille de l’inefficacité…

Coté pile de la médaille, le laxisme « bienveillant », « à l’écoute » des besoins de chacun. Lorsque l’élève faute, y voir un effet du développement de sa personnalité, qu’il convient de ne surtout pas brusquer. Bref, on ne punit jamais. Je n’ai jamais vu cette méthode aboutir à un autre résultat, au plan collectif, qu’à un désordre incompatible avec le déroulement du cours. Tous les élèves en pâtissent. Et les plus audacieux sont encouragés à devenir des petits monstres… Transformation qui finit parfois par se réaliser.

Coté face ? Tout comme dans les médailles de l’antiquité, où l’on représentait la figure de l’empereur ou du dictateur du jour, la médaille est ornée d’une image que nous avons avons tous rencontrée au moins une fois dans notre vie : le visage sévère du professeur déshumanisé, incarnant cette caricature de l’autorité qu’est l’autoritarisme.

Sa mécanique disciplinaire consiste à punir systématiquement, froidement et hâtivement chaque polisson. Se considérant zélé gardien dans l’univers carcéral qu’est l’école, il méprise hautement toutes notions ridicules telles que l’épanouissement de l’enfant, l’humour, la créativité ou encore le plaisir d’être ensemble en classe. 

Bon, une lumière au bout du tunnel ?

Devant cette triste alternative entre laxisme et autoritarisme, vous êtes tenté de me dire : « D’accord, on connait ces deux extrêmes, mais où voulez-vous en venir ? La solution, ce serait le juste milieu ? Punir un peu, mais pas trop ? »

Eh bien non, ici le juste milieu, le plus souvent, ne suffit pas. Poser la médaille sur sa tranche, dans un équilibre précaire, ne marche pas vraiment : elle finira par tomber brusquement d’un côté ou de l’autre. Le professeur qui n’a d’autre recours que cécité ou sévérité, ne parvient pas à obtenir une discipline stable. Heureusement d’autres outils sont disponibles, encore faut-il les connaitre et les sortir à bon escient. 

J’ai observé comment des professeurs jonglent avec plusieurs atouts dans leur jeu, et obtiennent ainsi les conditions d’une saine discipline.

Par exemple, le stratagème de l’Epée de Damoclès décrit au chapitre 7 du livre, constitue une méthode particulièrement efficace que j’ai observé maintes fois en classe. Vous ne l’avez pas encore lu ? Bon, en voici à titre amical, quelques contours. L’enseignant crée une situation où l’élève ne maîtrise plus son destin, où il sent l’Epée de Damoclès virevolter dangereusement au dessus de sa tête… et ne supportant plus l’inconfort de la situation, il finit par rentrer dans le droit chemin.

Mais il faut ajouter deux clés complémentaires qui confèrent à votre discipline une durabilité dans le temps et une efficacité élargie à divers profils d’élèves.

Ces clés, vous les retrouvez dans Chers Professeurs !

En réalité, tous les stratagèmes décrits dans le livre contribuent à une ambiance de classe qui favorise la discipline. Car si l’indiscipline provient en partie d’un défaut d’autorité ou au contraire de la perception d’un abus d’autorité, la cause profonde reste le manque d’intérêt pour la matière. Captiver les élèves, canaliser leur énergie, orienter leurs efforts et les motiver, voilà les ressorts à activer. C’est précisément ce que décrivent les stratagèmes décrits dans le livre, issus de l’observation de milliers de cours au collège et au lycée.  

Prenez en mains le livre, installez-vous au fond de la classe, et découvrons ensemble ce qui s’y trame… 

A très vite, 

Maxime

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